Biographie

Jean Jardin naît à Bernay (Eure) le 30 octobre 1904. Il est le fils de Georges Jardin, commerçant, adjoint au maire de Bernay, juge au tribunal de commerce et d’Elise, née Racine.

Etudes à Bernay puis à Evreux où il sera pensionnaire.

A Paris, il s’inscrit à l’Ecole libre des Sciences politiques (Sciences-po), dont il sort diplômé en 1927.

Il se marie en 1930 avec Simone Duchesne dont il aura trois fils, Simon (né en 1932), Pascal (né en 1934) et Gabriel (né en 1947).

Il entre au service des études de la Banque Dupont. Effectue parallèlement des traductions, articles et préfaces pour plusieurs intellectuels et éditeurs.

Il rejoint vers 1930 le mouvement de pensée « L’Ordre nouveau » (sans aucun rapport, ni de près ni de loin, avec le groupement politique d’extrême droite fondé en 1969). Il y côtoie des hommes venus des horizons les plus divers tels qu’Arnaud Dandieu, fondateur, Daniel-Rops, Denis de Rougemont, l’historien Robert Aron. Ce mouvement, marqué par le personnalisme chrétien d’Emmanuel Mounier, vise alors à une rénovation de la pensée politique, au-delà des traditionnels clivages gauche-droite, aussi bien en politique qu’en économie.

Dès 1933, Jean Jardin travaille auprès de Raoul Dautry, directeur des Chemins de fer de l’Etat. Il est associé peu après à la création de la SNCF, terminée en 1937. Chef des services repliés de la SNCF en province à partir de janvier 1940, il entre un an plus tard au cabinet du ministre des finances. Il y demeure, après un court passage aux travaux publics, jusqu’en avril 1942 où il est directeur de cabinet du chef du gouvernement, Pierre Laval.

En octobre 1943, Jean Jardin est nommé à Berne premier conseiller à l’ambassade de France, dont il prend les rênes au printemps 1944 (Chargé d’affaires) jusqu’au 1er septembre de la même année. Révoqué à la Libération comme la plupart des hauts fonctionnaires de Vichy, il se voit proposer sa réintégration moins d’un mois plus tard par le ministre des affaires étrangères Georges Bidault. Il refuse pour raisons personnelles.

Dès lors, il intègre le secteur privé. Associé dans un premier temps à diverses transactions commerciales internationales dans le cadre de la reconstruction et du ravitaillement de l’Europe, il crée en Suisse, où il a décidé librement de se fixer, une entreprise de tubes en matière plastique –Tuboplast- laquelle dépose des brevets et prospérera  jusqu’à sa vente à un groupe américain en 1957.

Dès ce moment, Jean Jardin, qui partage son temps entre la Suisse et Paris, entre au conseil de plusieurs entreprises d’études et de prospection industrielle et financière, s’occupe également d’édition et de presse. C’est à cette époque qu’il devient « L’Eminence grise » (pour reprendre le titre de la biographie que lui a consacrée en 1986 Pierre Assouline), ayant l’écoute de nombreuses personnalités de premier plan dans les milieux politiques et économiques, d’abord sous la IVe puis sous la Ve République.

Jean Jardin meurt le 9 novembre 1976, suscitant l’hommage unanime de ses très nombreux amis et relations de tous bords.