Certains, pendant la période tragique de l’Occupation de la France, ont préféré se cacher ou se sauver pour ne pas se compromettre ; d’autres ont couru le risque de se compromettre pour défendre leurs compatriotes et sauver des vies. Jean Jardin était de ces derniers.
En effet, Jean Jardin a exercé en France pendant la Deuxième Guerre mondiale des fonctions élevées dans des circonstances dramatiques. Mais il se trouve que, oubliant son intérêt personnel dans un pays vaincu et occupé par l’ennemi, il a su mettre à profit le pouvoir relatif qui était le sien pour protéger et épargner de très nombreuses vies humaines, cela bien souvent au péril de sa propre vie et de celle de ses proches. Par son action à Vichy jusqu’en octobre 1943 puis à Berne, où il a coopéré activement contre le nazisme avec les différents représentants alliés, Jean Jardin a contribué personnellement à sauver plusieurs centaines de personnes parmi lesquelles de nombreux juifs.
A la fin de la guerre, il s’est vu offrir par les instances gaullistes les plus élevées son maintien dans la haute administration française. Il a en outre reçu l’hommage et les témoignages d’estime d’un nombre impressionnant de personnes ayant exercé des pouvoirs de premier plan dans la lutte contre l’Allemagne nazie. Tous ces faits sont établis et prouvables; ils sont relatés avec leurs sources dans la biographie que Pierre Assouline a consacrée à Jean Jardin (1).
(1) Pierre Assouline, Une éminence grise – Jean Jardin, Grasset, 1986.